Axe 3 : Influence des contaminants sur les organismes des milieux marins

Dans un contexte d’anthropisation constante, les organismes marins sont exposés à une diversité croissante d’éléments ou de molécules (e.g. métaux, pesticides, HAPs, CO2, etc…), dont les concentrations dépassent les niveaux considérés comme étant naturels (Goldberg, 1995). Ces contaminants pour la plupart biodisponibles , pénètrent les tissus biologiques, s’accumulent et peuvent alors induire de graves perturbations au niveau moléculaire, cellulaire ou systémiques. Ils affectent alors des fonctions physiologiques essentielles telles que l’immunité, la locomotion ou la reproduction, et ont des conséquences écologiques sur la condition, la croissance, la survie et la fitness des individus et sur le maintien des populations.

L’axe 1 de l’équipe AMARE se concentre sur l’étude de l’influence des contaminants sur les organismes marins, tout en cherchant à décrypter les processus mis en jeu à trois niveaux :

  • les processus de bioaccumulation, par l’étude :
    -  des sources des contaminants
    -  des voies d’entrée dans les tissus biologiques (proies, dissous, sédiment, transfert maternel)
    -  des processus de détoxication (métabolisation, stockage, élimination)

  • les effets des contaminants, seuls (conditions contrôlées) ou mélangés (échantillonnage sur sites pollués), sur les capacités individuelles.
    -  réponse moléculaire : e.g. génomique fonctionnelle, activités enzymatiques.
    -  réponse systémique : e.g. performance cardiaque, système endocrinien.
    -  réponse éco-physiologique : e.g. locomotion, métabolisme, capacité immunitaire.
    -  réponse écologique (individuelle, populationnelle et communautaire) : e.g. croissance, succès reproducteur, comportement, distribution, niche écologique.
    -  les impacts des contaminants sur les populations et les communautés, en recherchant les corrélations entre les niveaux de contaminants mesurés dans différentes populations et des paramètres démographiques, e.g. la croissance, la survie, le succès reproducteur et populationnel
    oeuf de seiche - Sepia officinalis

Ces questions sont constamment remises dans un contexte environnemental, tenant ainsi compte de l’importance des facteurs abiotiques (e.g. température), biotiques (e.g. stade ontogénique) et écologiques (e.g. variations spatio-temporelles, changement de la structure et du fonctionnement trophique de l’écosystème).
La finalité de ces travaux est multiple et cherche à aboutir :

  • à la définition de seuils de sensibilité des organismes vis-à-vis de contaminants
  • à la mesure de paramètres énergétiques et démographiques sous l’influence de contaminants
  • à estimer le rôle des organismes dans le transfert et la dispersion des contaminants au sein des écosystèmes.
  • à évaluer l’impact des contaminants sur la dynamique des populations d’organismes marins et sur la structure des communautés.
  • à cibler l’importance d’espèces bio-indicatrices de l’état de contamination du milieu et de ses variations spatio-temporelles.

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publie le mardi 13 janvier 2015