Mussa Alexandre

Thèse de doctorat (2021-2024)
Ecole doctorale de l’Université de La Rochelle (EUCLIDE)
Formation d’origine :
Master Sciences de l’Océan, de l’Atmosphère et du Climat (SOAC), Université Claude Bernard Lyon 1, 2018-2020

(2021-2024) Quantification et projection de l’élévation du niveau de la mer dans les régions deltaïques

Mots clés : Niveau de la mer, Delta, Changement climatique, Marées, Inondation, Analyse de données, Statistiques des évènements extrêmes
Responsables scientifiques :
-  Mélanie Becker, Directrice de Recherche, CNRS, LIENSs UMR 7266
-  Mickail Karpytchev, Chercheur, Université de la Rochelle, LIENSs UMR 7266
Financement : Projet ANR Delta (ANR-17-CE03-0001), Ministère Enseignement Supérieur et Recherche, CNRS



Quantification et projection de l’élévation du niveau de la mer dans les régions deltaïques
Les Deltas sont des systèmes dynamiques à l’interface entre les fleuves et les océans. Ces terres agricoles fertiles, représentant moins de 1% des terres de la planète, sont essentielles à la sécurité alimentaire de plus d’un demi-milliard de personnes. L’augmentation du risque d’inondation côtière apparaît comme une conséquence probable du changement climatique, et l’élévation relative du niveau de la mer (RSLR) et les extrêmes du niveau de la mer (ESL) menacent directement les communautés des deltas. Dans ce contexte et malgré l’importance des interactions RSLR-ESL dans ces régions, seulement une poignée d’études a été menée sur ce sujet. A ce jour, les projections globales de RSLR-ESL, qui incluent le niveau moyen de la mer, les mouvements verticaux du sol, les marées, les vagues et les ondes de tempête n’existent pas. L’objectif de cette thèse est d’évaluer l’impact que les interactions RSLR-ESL ont et auront sur le delta du Gange-Brahmapoutre (GB).

Les méthodes probabilistes classiques appliquées aujourd’hui supposent une stationnarité dans la statistique des tempêtes historiques, dans le sens où leurs propriétés statistiques ne changent pas avec le temps. Cependant, de nombreuses études ont montré que l’effet de la variabilité à longue période du climat, le changement climatique et les interventions humaines empêchent cette stationnarité. Or, si ces données ont une variance non-stationnaire, alors il pourrait y avoir plus d’événements extrêmes que prévus par la théorie classique. De plus, les inondations côtières résultent non seulement des interactions non-linéaires entre des processus océaniques, mais aussi d’événements hydrologiques et météorologiques, ainsi que des mouvements verticaux des terres. Cet évènement « composé » dépend de la nature et du nombre de processus physiques, des échelles spatiales et temporelles, et de la force de dépendance entre ces processus. Nous devons donc étudier comment représenter et modéliser ces événements composés.

Pour explorer ce sujet, plusieurs questions clés doivent être abordées : Quelle est la nature de la variabilité et des tendances observées dans les interactions RSLR-ESL dans le delta GB et comment sont-elles modulées par les changements saisonniers de la température de surface de la mer, la mousson et les modes climatiques à grande échelle de variabilité (ENSO, IOD) ? Quel est l’impact des interactions RSLR-ESL en termes d’inondation côtière ? Comment la saisonnalité et la variabilité des interactions RSLR-ESL évolueront dans le futur, quels processus entraînent ces changements et comment cela affectera l’impact de ces interactions RSLR-ESL sur le delta ?

The Ganges-Brahmaputra-Meghna delta as seen from the European Space Agency (ESA) Envisat satellite.
© ESA, CC BY-SA 3.0 IGO