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Présentation du projet ADAPTOM lors de la Journée d’Etude sur les solutions fondées sur la Nature le 17 novembre à La Rochelle.

Cet évènement pluridisciplinaire était organisé par le Site rochelais du Centre de recherche en Gestion et le laboratoire LIENSs (Littoral Environnement et Sociétés). A cette, occasion l’équipe du projet ADAPTOM a pu échanger tant avec d’autres chercheurs qu’avec le grand public et les étudiants.

Virginie Duvat (professeure de géographie) présentant le projet ADAPTOM à l’occasion de la Journée d’Etude sur les solutions fondées sur la Nature. (Crédit : Hatton I., 2022)


Mission sur l’île de la Réunion du 18 au 30 Octobre

En octobre 2022, une deuxième mission de terrain, tournée cette fois vers l’océan Indien et plus précisément l’île de la Réunion, a permis de mieux cerner l’ampleur du déploiement des Solutions fondées sur la Nature sur ce territoire insulaire volcanique de quelques 200 km de circonférence. Du 18 au 30 octobre, la chargée de mission du projet ADAPTOM, Inès HATTON, a ainsi pu rencontrer et interroger les principaux acteurs s’intéressant à la gestion de la zone côtière (DEAL, BRGM, OFB, communes, CEDTM, CBNM) et documenter six projets impliquant des Solutions fondées sur la Nature. La réalisation d’entretiens semi-directifs auprès des acteurs concernés ainsi que les visites de sites ont été complétées par une campagne d’enquête concernant la perception des risques côtiers et des solutions d’adaptation au changement climatique par la population.
Cette mission a permis : (1) de collecter des données sur les différents projets invoquant des Solutions fondées sur la Nature pour réduire les risques côtiers, (2) de renseigner plus particulièrement des actions de restauration côtière mises en place depuis plus de 20 ans par le Centre d’étude et de Découverte des Tortues Marines (CEDTM), (3) de comprendre le contexte local en matière de gestion des risques côtiers et d’adaptation au changement climatique, (4) de produire des données d’enquête qui permettront une analyse statistique de la perception par la population des risques côtiers et des solutions d’adaptation au changement climatique.




Dans les hauteurs de la Réunion se trouve le Conservatoire Botanique National de Mascarin (CBNM). La chargée de mission ADAPTOM s’est rendue dans ce sanctuaire végétal pour réaliser un entretien avec Marie LACOSTE (chargée de mission Habitats au CBNM) concernant la flore locale pouvant être utilisée pour réduire les risques côtiers sur les littoraux réunionnais.

1. Travaux de réhabilitation de la plage de Cambaie (Saint-Paul, île de la Réunion)

Sur la plage de sable basaltique de Cambaie, l’Office National des Forêts (ONF) en partenariat avec la commune de Saint-Paul et le Centre d’Etude et de Découverte des Tortues Marines (CEDTM), a effectué un reprofilage de la plage de sable basaltique tout en luttant contre les espèces exotiques envahissantes telles que le Prosopis juliflora (ou Zépinard à la Réunion) ainsi qu’en replantant des espèces végétales côtières afin de lutter contre le recul du trait de côte.

Ce projet, démarré en 2019, vise principalement à essayer de ralentir le processus d’érosion. Presque achevé aujourd’hui, il s’agit maintenant pour l’ONF de consolider les fonds qui permettrons de donner suite aux volets entretien et suivi du site. Le travail de reprofilage qui a eu lieu sur ce site s’est appuyé sur un projet similaire porté par l’ONF en 2010 à l’Etang-Salé.



2. Réhabilitation écologique d’un site de ponte de tortues marines à l’Etang-Salé (île de La Réunion)

La plage de l’Etang Salé a été très abimée par la déforestation passée ainsi que les prélèvements de sables massifs dans les années 80. Cette plage se caractérise par un phénomène d’érosion important qui se traduit par un talus d’érosion très raide ne permettant plus aux tortues de venir pondre. Un entretien avec Julien TRIOLO (Ingénieur écologue et responsable du pôle écologie à l’ONF et porteur du projet à l’époque) a permis de renseigner ce projet de réhabilitation écologique mise en œuvre sur la plage à L’Etang-Salé. Les actions de réhabilitation ont eu lieu entre 2010 et 2013, trois portions de plage ont été reprofilées de façon à former une pente plus douce. La replantation de végétaux indigènes a accompagné cette opération. Aujourd’hui des talus d’érosion se sont reformé sur les trois sites, mais ces derniers restent bien moins marqués que sur les portions du littoral qui n’ont pas bénéficié de ces travaux.



3. Les actions du Centre d’Etudes et de Découverte des Tortues Marines (CEDTM) : un acteur majeur du territoire Réunionnais en faveur de la préservation et de la restauration des plages.

Depuis les années 90 des actions en faveur des tortues marines sont mises en œuvre sous l’impulsion de l’équipe du CEDTM. C’est sur ces nombreuses années d’expériences passées que s’appuie le programme de réhabilitation des sites de pontes entamé en 2017. La rencontre avec Léo Pairain (statut) a permis de bien comprendre les actions menées par le CEDTM. Ce programme concerne principalement quatre sites : les criques sableuses à Trois-Bassin, le système plage-dune de Ravine Mulla, la plage de Cap-Champagne et la plage devant le Cimetière de Saint-Leu, ces deux derniers sites étant particulièrement touchés par l’érosion côtière. Le but est principalement la restauration des sites de pontes et la préservation des tortues marines. Pour cela un travail est fait afin de lutter contre des espèces exotiques envahissantes d’une part, et replanter des végétaux adaptés au milieu côtier et rendant des services aux tortues marines d’autre part. La plantation de ces végétaux vise également, dans un second temps, à lutter contre les phénomènes d’érosion afin de préserver les habitats terrestres de ces mammifères marins devenu un des emblèmes de l’île de la Réunion.

Au Cap-Champagne, devant la friche de l’ancien hôtel Maharani abandonné notamment suite à des dégâts causés par plusieurs épisodes cycloniques dans les années 2000, la végétation lianescente encouragée par l’équipe du CEDTM regagne du terrain. (Crédit : Hatton I., 2022).

Panneau de sensibilisation installé par le CEDTM permettant de comprendre le travail de replantation qui a été fait sur la plage devant le cimetière de Saint-Leu et les enjeux de préservation de la végétation côtière. (Crédit : Hatton I., 2022).



4. Valorisation et restauration de la frange boisée littorale de l’Hermitage-Les-Bains

Le projet « valorisation et restauration de la frange boisée littorale de l’Hermitage-Les-Bains » est en cours depuis plus de 10 ans, dans quelques mois la partie opérationnelle de ce projet touchera à sa fin. La rencontre avec Erwan Billy (en charge de ce projet à la mairie de Saint-Paul) a permis de tracer les contours d’un projet ambitieux visant à replanter de la végétation sur un linéaire de plus de 2km. Lieu très prisé par les habitants de l’île et les touristes, la plage de l’Hermitage les Bains a fait l’objet de plusieurs opérations. Aux aménagements dédiés à l’accueil du public (ex. : cheminements d’accès) et aux efforts de sensibilisation s’ajoutent des actions visant à lutter contre l’érosion côtière. Pour cela, les porteurs du projet ont décidé de reconstituer le haut de plage en adoucissant la pente aux endroits où un talus d’érosion était présent. Près de 8000 graines de plantes rampantes ont aussi été semées afin de contribuer à la retenue du sable, des points durs tels que des souches d’arbres exotiques (ex. : filaos) situés trop prêt du rivage ont également été retirées.

Certaines plantes sont particulièrement résilientes, c’est le cas du scaevola taccada (à droite de l’image), encore présent malgré l’importante fréquentation du site et les fortes houles qui ont récemment frappé le secteur. (Crédit : Hatton I., 2022).

Photo prise lors de la présentation du projet faite par Erwan Billy (personne en charge du projet à la mairie de Saint-Paul) sur le site de l’Hermitage-Les-Bains. Le document rappelle les trois strates végétales côtières (en front de mer la formation basse constituée de pelouses et lianes, ensuite la strate arbustive, puis la strate arborée). (Crédit : Hatton I., 2022).

Panneau explicatif accompagnant l’installation d’enclos de régénération mis en place en 2020 sur la plage très fréquentée de l’Hermitage-Les-Bains (Crédit : Hatton I., 2022).

Les enclos de régénération installés en 2020 ont presque tous été détruits par des houles de tempêtes. Un dispositif que la mairie est prête à réinstaller pour redonner une chance aux plantes rampantes de se développer et pouvoir à nouveau jouer un rôle dans la lutte contre l’érosion côtière. (Crédit : Hatton I., 2022).



5. Gestion sédimentaire au port de Saint-Gilles

Au port de plaisance de Saint-Gilles, le précieux sable corallien qui s’accumule derrière les cordons d’enrochement est régulièrement collecté afin de recharger en sable d’autres plages de l’île affectées par l’érosion.

Opération de collecte sédimentaire sur la plage des Brisants à Saint-Gilles en octobre 2022. Le sable est ensuite entreposé avant d’être redistribué sur des sites concernés par un problème d’érosion côtière, comme notamment la plage l’Hermitage-Les-Bains ou encore celle des roches noires. (Crédit : Hatton I., 2022).

La jetée du port de Saint-Gilles interrompt le transit sédimentaire naturellement orchestré par les courants. En réponse à cela, la Communauté d’agglomération du Territoire de la Côte Ouest extrait régulièrement le sable sur la plage des Brisants. Le monticule de sable sur cette photo représente une partie des sédiments extraits de la plage. (Crédit : Hatton I., 2022).

En sortant du port de Saint-Gilles, les ouvrages de défenses rappelent les risques liés à l’océan. (Crédit : Hatton I., 2022).


Les petites îles à la Une :

des impacts du changement climatique aux solutions d’adaptation, où en est-on à la sortie du Volume 2 du 6ème rapport du GIEC ? par Virginie DUVAT, Professeur de Géographie, La Rochelle Université

https://www.youtube.com/watch?v=8Ha...


Première mission de terrain en Martinique (26 avril-5 mai) et en Guadeloupe (5 au 19 mai)

réalisée par l’équipe LIENSs du projet ADAPTOM afin, d’une part, de rencontrer les acteurs impliqués dans des projets de Solutions fondées sur la Nature (réunions d’acteurs en Martinique le 28 avril et en Guadeloupe le 9 mai), et d’autre part, de collecter des données sur ces projets (visites de sites, réalisation d’ entretiens semi-directifs auprès des acteurs concernés, campagne d’enquête auprès de la population, collecte documentaire).

Réalisation d’un entretien par la chargée de mission ADAPTOM, Inès HATTON, auprès de Yannis LABEAU, Chef de Projet Frange Littorale & Prévention des Inondations, Service Urbanisme Opérationnel et Accessibilité, CACEM, sur le site de l’Étang Z’Abricots

Visite du site de l’Étang Z’Abricots avec Yannis LABEAU (à gauche) et Astrid ABEL (au premier plan, animatrice du réseau régional LIFE ARTISAN Antilles-Guyane)

Réalisation d’une enquête sur la perception des risques côtiers et des solutions d’adaptation au changement climatique auprès de la population par Alice JACOBÉE (stagiaire de Master 1 SPE-GAGL, La Rochelle Université-LIENSs)


Les deux objectifs de cette mission sont :
(1) De caractériser et d’évaluer les projets de Solutions fondées sur la Nature existants ;
(2) De mobiliser le réseau d’acteurs pour produire un retour d’expérience collectif et préparer un atelier de terrain d’une semaine
, qui aura lieu entre octobre 2022 et mars 2023.

Réunion de présentation du projet ADAPTOM du 29 avril, DEAL, Fort-de-France

Présentation du projet ADAPTOM aux acteurs opérationnels par Inès HATTON, chargée de mission ADAPTOM




EN MARTINIQUE, l’équipe ADAPTOM s’est principalement concentrée sur trois projets de Solutions fondées sur la Nature  :

(1) Le projet RECIPROCITE, porté par la commune du Lamentin, qui consiste en une renaturation de la mangrove suite à sa dégradation par un cyclone (enlèvement des espèces envahissantes et plantation de propagules). Ce projet permettra de renforcer la capacité de la mangrove à protéger la zone côtière aménagée tout en offrant de nombreux co-bénéfices (renforcement de la biodiversité, éducation-sensibilisation de la population).

(2) Le projet LIFE ARTISAN Z’ABRICOTS, porté par la CACEM et réalisé en partenariat avec le bureau d’études Suez Consulting, qui consiste à provoquer un phénomène d’accrétion par implantation de pieux dans la zone intertidale afin de réduire la profondeur et de permettre à la mangrove de s’étendre vers le large. L’objectif est de réduire le clapot des vagues qui perturbe l’utilisation du port de plaisance.

Vue de la Pointe des Sables depuis le ponton du port de plaisance : c’est dans le prolongement de cette pointe que le projet ambitionne de provoquer l’extension de la mangrove.




(3) Le projet de renaturation du haut de plage mis en œuvre par le Club Med sur le site des Boucaniers (commune de Sainte-Anne) en partenariat avec l’ONF, dans le but de réduire l’érosion côtière.

Périmètre de restauration de la végétation sur l’arrière-plage, mis en place avec l’appui de l’ONF dans le but de réduire l’érosion de la plage.

publie le mardi 6 décembre 2022