Projet AQUAECOs
Les zones côtières constituent des milieux d’interface, en constante évolution, entre les écosystèmes terrestres et marins. Les hydrosystèmes génèrent des flux unidirectionnels des bassins versants continentaux vers les bassins littoraux et constituent le principal vecteur de la contamination d’origine anthropique du littoral par le transport de contaminants dissous ou associés aux particules en suspension.
En plus des atteintes à la biodiversité, les contaminations côtières ont des conséquences sur l’économie liée aux activités littorales telles que la conchyliculture (« Le Monde »). Avec près de 130 000 tonnes d’huitres creuses produites et commercialisées chaque année en France, le secteur conchylicole charentais représente le premier bassin de production français (22% de la production nationale). L’activité représente 25 000 emplois directs et son chiffre d’affaire annuel est d’environ 300 M€ (l’essentiel étant réalisé dans le secteur de Marennes-Oléron, Mille et al., 2011).
Cependant, la conchyliculture rencontre de nombreux problèmes depuis plusieurs décennies. La situation s’est récemment dégradée en raison de mortalités exceptionnelles survenue en 2008 et qui perdurent. Durant les années 2014 et 2016, les productions mytilicoles en région Poitou-Charentes ont été marquées par de fortes mortalités de l’ordre de 80-90% (Mille et al., 2011). Les ostréiculteurs et mytiliculteurs s’interrogent quant au devenir de leurs productions annuelles incertaines.
Ce projet s’articule autour de deux volets :
I. Un volet expérimental portant sur l’étude de la toxicité des microplastiques et des pesticides (sélectionnés et détectés dans les Pertuis Charentais) sur les moules bleues (Mytilus edulis) et les huitres creuses (Magallana gigas), à différents stades de vie (en conditions contrôlées de laboratoire).
II. Un volet environnemental visant à caractériser la contamination du littoral des Pertuis Charentais (Sèvre-Niortaise, Seudre et Charente) en pesticides et microplastiques (eau, sédiments et biote) et leurs effets sur la santé des bivalves en zone conchylicole.