DA3T
DA3T : Dispositif d’Analyse des Traces numériques pour la valorisation des Territoires Touristiques (2018-2023)
- Coordinateur : Didier Vye
- Chercheurs LIENSs impliqués : Didier Vye, Luc Vacher, Mélanie Mondo
- Partenaires extérieurs :
Laboratoires de recherche : L3i, UMR PASSAGES, LIUPPA
Entreprise : Société Berger-Levrault
Acteurs publics/Collectivités : Charentes Tourisme, Communauté d’Agglomération de La Rochelle
- Autres partenaires : Agence d’Urbanisme de Bordeaux Métropole, Cité du Vin (Bordeaux), Musée Sainte-Croix de Poitiers, Muséum d’Histoire Naturelle de La Rochelle.
- Financeur principal : Région Nouvelle-Aquitaine
Co-financeurs hors laboratoires de recherche : Société Berger-Levrault, Charentes Tourisme - Mots-clés : traces numériques, ville littorale, tourisme, spatialités, site, trajectoires, mobilités
Présentation du projet :
A l’heure où le numérique révolutionne nos pratiques quotidiennes, de nombreuses traces sont laissées dans le cyberespace. Ces traces numériques peuvent être définies comme « un ensemble d’informations, spatialisées ou non, laissées volontairement ou non par un individu » (Noucher, 2015). Les commentaires sur les réseaux sociaux sont un exemple de trace volontaire tandis que les données issues de la téléphonie mobile sont des traces numériques involontaires.
Quel que soit le type de traces, il apparaît qu’elles représentent par la masse de données potentiellement disponibles, une « rupture » dans la compréhension des dynamiques territoriales tant pour le gestionnaire, le citoyen ou le chercheur.
Du côté des gestionnaires des territoires, les perspectives offertes par cette « révolution numérique » ont séduit de nombreux acteurs, en particulier dans le champ de l’observation touristique. La société civile a aussi saisi l’opportunité qu’offrent les traces numériques soit pour médiatiser un évènement soit pour mettre en place des méthodes de collecte de données alimentant certains débats citoyens comme l’explosion du phénomène Airbnb dans les villes touristiques.
Dans le champ scientifique, les travaux interrogeant les relations entre les traces numériques et les territoires se sont multipliés ces dernières années notamment dans le domaine de la géographie et de l’aménagement du territoire dans la mesure où elles permettent de diversifier les sources de données très souvent dépendantes de sources institutionnelles telles que l’INSEE (recensement, enquêtes) tout en ouvrant la possibilité du « monitoring » en temps réel des territoires.
Cependant, ces dernières années, beaucoup de travaux mettent en garde sur les limites de ces dispositifs. C’est d’autant plus vrai que les méthodologies utilisées font souvent office de « boîtes noires » contrôlées par les opérateurs. De ce fait, certains auteurs questionnent les intentionnalités multiples et parfois contradictoires de ces données diffusées. Ils préconisent ainsi de recourir à des méthodes mixtes visant à compléter l’analyse des traces numériques par des dispositifs classiques tels que des enquêtes par questionnaire ou des entretiens selon une démarche réflexive.
Objectifs du projet :
L’objectif de ce projet interdisciplinaire réunissant géographes et informaticiens est de proposer un dispositif d’analyse des traces numériques dans le but d’améliorer la gestion et la valorisation des territoires touristiques en Nouvelle-Aquitaine.
Nous faisons en effet l’hypothèse que les décideurs publics (agences de développement touristique, collectivités locales) ou autres gestionnaires (agences d’urbanisme, gestionnaires de lieux touristiques etc.) ne disposent pas toujours de l’expertise ou du temps nécessaire pour collecter, traiter, analyser et interpréter les traces numériques notamment dans le cadre d’observatoires ou au moment d’élaborer des documents de planification.
Alors même que le tourisme représente un secteur-clé du développement économique régional, les difficultés auxquelles sont confrontés les décideurs peuvent être multiples comme celle d’ouvrir les « boites noires algorithmiques » qui leur sont proposées et dont la rigueur méthodologique est parfois discutable.
Deux questions structureront l’ensemble du projet.
1. L’analyse des traces numériques révèle-t-elle de nouvelles pratiques spatiales aboutissant à des formes différentes d’organisation des espaces touristiques, ou confirment-elles des logiques par ailleurs connues et mesurables par les dispositifs plus classiques d’observation ?
2. Comment développer de nouveaux outils et de nouvelles méthodes d’analyse des traces numériques permettant d’associer l’usager selon une démarche participative afin de donner du sens à ces traces et de les interpréter efficacement dans une perspective d’aide à la gestion ?.