macrofaune benthique

LA MACROFAUNE BENTHIQUE :

Elle regroupe dans le règne animal les organismes invertébrés dont la taille est macroscopique c’est-à-dire depuis le millimètre jusqu’au décimètre. Quelques exceptions existent naturellement avec des espèces géantes ou naines. Parfois mâles et femelles ont des morphologies très différentes (dimorphisme sexuel). Le caractère benthique caractérise les organismes dont au moins la forme adulte vit en relation obligatoire avec les sols marins, en opposition avec ceux dits pélagiques vivant dans la colonne d’eau. Dans toutes les mers du globe terrestre, les organismes benthiques colonisent les substrats sédimentaires et rocheux tant sur le littoral que sur les fonds côtiers plus profonds et jusqu’aux abysses. Ils sont également connus pour coloniser tout support artificiel mis dans l’eau de mer (biofouling) que ce support soit mobile ou immobile. Trois catégories sont définies selon la position de vie des organismes : endobenthique (vie enfouie), épibenthique (vie à l’interface eau-sédiments ou à la surface des roches) et suprabenthique (vie en contact avec les sédiments ou les roches).

LA MACROFAUNE ETUDIEE DANS L’EQUIPE BIOFEEL :

Les espèces ou groupes d’espèces étudiées sont généralement issues des milieux littoraux, estuariens et côtiers en particulier d’habitats patrimoniaux comme les vasières et les herbiers intertidaux de la zostère Zostera noltei. Les espèces des groupes taxonomiques des mollusques, des annélides ou bien encore des arthropodes et des échinodermes sont utilisées comme modèles biologiques. Les mollusques comme la crépidule Crepidula fornicata, le pétoncle noir Mimachlamys varia, l’hydrobie Peringia ulvae , la telline baltique Limecola balthica, les crustacés décapodes comme le crabe de vase américain Dyspanopeus sayi récemment introduit sur nos côtes charentaises, les crustacés amphipodes comme Grandidierella japonica, espèce également introduite mais originaire d’Asie du Sud-Est et l’annélide polychète Malmgrenia louiseae, décrite de la Charente-Maritime comme espèce nouvelle pour la Science ont fait l’objet de recherches approfondies.

LA RECHERCHE SUR LA MACROFAUNE BENTHIQUE :

Elle concerne plusieurs champs thématiques avec des approches pluridisciplinaires et interdisciplinaires. Observations, expérimentations et modélisations mathématique sont utilisées en combinaison :

- Approches descriptives d’état des écosystèmes :
  • Biodiversité de la macrofaune marine : la richesse spécifique ou nombre d’espèces et la structure de leurs communautés sont évaluées dans le cadre des changements à long terme du climat et des pressions exercées par les activités humaines sur le domaine littoral. L’érosion de la biodiversité des espèces est évaluée en fonction des destructions/perturbations d’habitats, de la surexploitation des ressources naturelles et des modifications induites par les invasions biologiques et le changement climatique.
  • Biodiversité des habitats marins : la richesse et la représentativité des habitats ont pour support la définition et l’usage de typologies d’habitats. Cette approche est très utile aux gestionnaires en charge de la protection et conservation des milieux naturels. Elle est un outil pour définir des priorités de gestion afin d’assurer la conservation d’habitats d’intérêt comme les habitats de vasières, d’herbier et de champs d’algues.
  • Bioindicateurs : les espèces par leurs compositions/proportions de groupes fonctionnels/teneurs en polluants métalliques ou organiques sont utilisées comme indicateurs de perturbations. Ces observations sont généralement liées à des réseaux de surveillance ou d’observations tels ceux de la Directive Cadre sur l’Eau(DCE) ou de la Directive Cadre Stratégie Milieu marin (DCSMM).
- Approches fonctionnelles du fonctionnement des écosystèmes :
  • Réseaux trophiques : place de ces espèces dans le réseau entre producteur primaire et prédateurs
  • Ecologie fonctionnelle dans le couplage benthos-pelagos :

LES CHERCHEURS DE BIOFEEL CONCERNÉS :

Bocher Pierrick, Fichet Denis, Jourde Jérôme, Lebreton Benoit, Radenac Gilles, Sauriau Pierre-Guy

LES OUVRAGES DE REFERENCE :

  • Dauvin J.-C. (ed.) (1997). Les biocénoses marines et littorales françaises des côtes atlantiques, Manche et Mer du Nord. Patrimoines Naturels / Série Patrimoine Ecologique. Service du Patrimoine Naturel / IEGB) / Muséum National d’Histoire Naturelle (ed.). Vol. 28, Paris : 376 pp.
  • Goulletquer P. (2016). Guide des organismes exotiques marins. Référence nature. Eyssartier G., (ed.), Belin, Paris : 303 pp.
  • Hayward P. J. & Ryland J. S. (1990). The Marine Fauna of the British Isles and North-West Europe. Volume 1. Introduction and Protozoans to Arthropods Vol. 1, Oxford University Press, Oxford : 1-627 pp.
  • Hayward P. J. & Ryland J. S. (1990). The Marine Fauna of the British Isles and North-West Europe. Volume 2. Molluscs to Chordates Vol. 2, Oxford University Press, Oxford : 628-996 pp.
  • Michez N., Bajjouk T., Aish A., Andersen A., Ar Gall E., Baffreau A., Blanchet H., Chauvet P., Dauvin J.-C., de Casamajor M.-N., Derrien-Courtel S., Dubois S., Fabri M.-C., Houbin C., Legall L., Menot L., Rollet C., Sauriau P.-G., Thiébault E., Tourolle J. & Van den Beld I. (2015). Typologie des habitats marins benthiques de la Manche, de la Mer du Nord et de l’Atlantique : Version 2. Rapport SPN (Service du Patrimoine Naturel, Direction de la Recherche, de l’Expertise et de la Valorisation), Paris, 2015 - 45, MNHN : 61 pp.

PRINCIPALES PUBLICATIONS :

la production scientifique des chercheurs concernés est accessible sur la page de présentation de l’équipe BIOFEEL et sur celle des chercheurs concernés.
Voici un choix de quelques références :

publie le vendredi 23 novembre 2018